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 I want you so bad [R.]

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MessageSujet: I want you so bad [R.]   I want you so bad [R.] Icon_minitimeMar 28 Mai - 13:18

Le week end était le moment préféré d’Analeigh, sans doute comme tout le monde d’ailleurs, elle aimait profiter de ces deux jours sans élèves, ni collègues. Sauf que ce week end là n’avait pas été de tout repos. Tout avait commencé jeudi soir, alors que la jeune enseignante était une fois de plus rentrée trop tard et là, l’attendait Daniel qui n’avait jamais trouvé à dire à ces retards répétés mais cette fois-ci, il était remonté. Il avait fait une scène à sa petite amie l’accusant ouvertement de fréquenter quelqu’un d’autre – ce qui n’était pas totalement faux, sauf qu’elle ne qualifierait pas les rendez-vous du jeudi avec Samuel comme ‘fréquenter’ – elle s’était bien entendue automatiquement défendue, mais même ses arguments quant à ses retards répétés sonnaient faux. Devant l’indifférence de la jeune femme et après deux bonnes heures de discussions, Daniel avait décidé de faire une pause dans leur relation et là encore Analeigh ne semblait pas perturbée plus que ça. Ce n’est que vendredi qu’elle commença à réellement s’inquiéter lorsque le soir même il était passé chez elle récupérer plusieurs de ses affaires. Ca n’était pas bon signe, du tout avait pensé la jeune femme et c’est ainsi qu’avait commencé un long week end. Daniel avait dit qu’il l’appellerait alors tout naturellement l’enseignante avait attendu près du téléphone pendant ces deux jours, n’ayant pas vraiment l’envie de sortir, pas même dans un bar – elle avait suffisamment d’alcool à sa disposition dans son appartement pour ça. Samedi, elle eu un petit choc en se réveillant, elle se collait toujours à Daniel et avait l’habitude de se réveiller dans ses bras mais cette fois l’autre côté du lit était vide. Dur. Elle avait décidé de ne pas se laisser abattre, avait fait son yoga et son ménage et puis…Plus rien, elle avait simplement attendu un coup de fil. Dimanche, toujours aucune nouvelle. Cette fois-ci elle ne s’était pas du tout levée de son lit et était restée en pyjama durant toute la journée. Ana avait enfin réalisé qu’elle venait peut être de perdre Daniel pour de bon et pour la première fois elle s’était mise à regretter toutes ses actions passées et s’en voulait surtout d’avoir désiré d’autres hommes pendant une bonne partie de leur relation. Elle n’avait pas vu qu’elle avait l’homme parfait à ses côtés et Dimanche soir ce fut clair : elle devait le récupérer.
Malheureusement l’opération récupérer Daniel allait devoir attendre, car en ce lundi matin elle devait se préparer à une longue journée de cours. Elle gara sa voiture à son emplacement habituel et pour bien commencer la journée, se cogna la tête en sortant du véhicule.
«Fantastique » marmonna-t-elle en mettant ses lunettes de soleil pour cacher sa mauvaise mine. Et malheureusement pour elle, une élève semblait l’attendre à l’entrée du lycée. «Mademoiselle ? Je peux vous parler au sujet de… »
« Shelly, je ne suis même pas encore au lycée, donc pour l’instant je ne suis pas ton professeur et donc je n’ai pas à t’écouter. » Le tout sans même jeter un coup d’œil à la pauvre élève. Néanmoins, prise de remords, et ça c’était nouveau, elle se retourna vers la petite brune «Viens, me voir plus tard, d’accord ? » Shelly fit un signe de tête accompagné d’un grand sourire. Mission accomplie.
Ce n’est qu’une fois arrivée dans la salle des profs, qu’elle retira ses lunettes. Sans prêter attention à qui se trouvait dans la pièce, elle fonça directement se servir un café, avec l’intention d’aller s’installer dans un coin de la pièce avec le journal. Mais une de ses collègues vint la saluer
. «Alors, prête pour la sortie ? » fit Elizabeth. Ana était perdue, une sortie ? Non, elle s’en serait souvenue…à moins que… Devant la tête d’Analeigh, sa collègue précisa aussitôt «la sortie scolaire…Au musée. »
«Non, c’est la semaine prochaine… » Elle était presque certaine de ce qu’elle avançait. Mais il était possible qu’elle ai oublié, après tout elle n’était dans son état normal ce matin
«C’est aujourd’hui. » Elizabeth marqua une pause avant d’ajouter «Au fait, Samuel ne peut pas vous accompagner Carson et toi alors j’ai demandé à Baxter Madden de le remplacer. »
«Super » fit-elle aussitôt afin de paraître la plus enthousiaste possible. Au fond, elle était presque contente de ne pas voir Samuel aujourd’hui, non pas qu’elle s’était mise à le détester au cours du week end, mais elle se connaissait plutôt bien et était certaine qu’elle l’aurait accusé de la rupture avec Daniel alors qu’au fond, elle était bien la seule responsable. L’enseignante avala son café – tiède – et se mit à la recherche de ses deux compagnons pour la journée : Baxter et Carson.

Dans le bus les entrainant vers le musée, Analeigh avait décidé d’être seule et avait mis son sac sur la place à côté de la sienne pour bien faire comprendre à l’imprudent qui aurait eu envie de s’installer à côté d’elle. Le message ne devait pas avoir été si clair que ça puisque Carson, déplaça le sac de la jeune femme et prit place à ses côtés. Sa présence la fit sourire. Peut être que la journée serait plus agréable que ce qu’elle croyait. Mais durant tout le trajet, Ana ne prononça pas un seul mot.
Arrivés au musée, Analeigh mis les choses au point avec les élèves avant qu’ils ne descendent du bus – elle avait évidemment demandé l’autorisation de le faire auprès de Baxter et Carson, qui auraient très bien pu s’en charger mais elle avait besoin de se défouler.


«Alors, on parie sur le nombre d’élèves qui vont réussir à se faire punir à cause de leur attitude ? » lança-t-elle à ses deux collègues.
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Carson Haynes
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MessageSujet: Re: I want you so bad [R.]   I want you so bad [R.] Icon_minitimeLun 3 Juin - 21:46

I want you so bad [R.] 1scquoI

Les week-ends de Carson avaient depuis longtemps perdu leur rôle de jours de repos. Entre ses corrections de copies, ses sorties et ses tête-à-tête torrides, il trouvait difficilement le temps de récupérer la fatigue de la semaine ; au contraire, il avait tendance à dormir plus entre le lundi et le vendredi, c’était dire l’étendue de son problème. Là où il rejoignait le commun des mortels, cependant, était dans la haine viscérale qu’il vouait au premier jour de la semaine. Il s’était arrangé, au début de l’année, pour commencer plus tard – à dix heures – et cela rendait la pilule moins difficile à avaler. Toutefois, existaient des journées spéciales, comme celle-ci, qui le tirait trop tôt hors de son lit. Et ces journées répondaient au doux nom de « sorties scolaires ». Il ignorait pourquoi il continuait d’accepter de s’y rendre mais, alors qu’il se garait sur le parking de l’établissement, il se souvint qu’il n’avait pas eu le choix. La majorité des élèves qu’il allait encadrer faisait partie de la classe dont il avait la charge, il ne pouvait par conséquent pas y couper. Il maugréa en se dirigeant vers le bus scolaire qui attendait déjà là, les élèves tous installés à l’intérieur, et la proviseure, mains sur les hanches, qui le suivit du regard jusqu’à ce qu’il arrivât à sa hauteur. « En retard, Haynes, ça ne vous ressemble pas. » Il grimaça en se grattant l’arrière de la tête. Comme s’il avait besoin d’une remontrance de si bon matin – d’accord, il était près de neuf heures, mais tout de même. « J’ai un problème avec les lundis matins, que voulez-vous ? » La cinquantenaire roula des yeux, avec un sourire amusé au coin des lèvres. Carson savait qu’elle l’aimait bien, malgré son caractère imbuvable la plupart du temps, elle ne lui tiendrait pas rigueur d’être arrivé tout juste pour le départ et non quinze minutes avant comme il leur était requis. L’erreur était humaine. Il allait monter dans le bus quand sa supérieure le rappela à leur conversation d’un raclement de gorge. « Cela ne changera pas grand-chose pour vous mais Samuel Praeger ne vous accompagnera pas aujourd’hui. » Le professeur de sciences fut trop occupé à célébrer mentalement cette nouvelle qu’il n’entendit pas la raison de cette modification de dernière minute. A dire vrai, il n’en avait rien à foutre. « Autant vous dire qu’il n’a pas été facile de lui trouver un remplaçant, votre côte de popularité étant ce qu’elle est… » Il baissa un regard soucieux sur elle. Etait-elle en train de le lyncher gratuitement alors qu’il ne s’était pas encore montré désagréable ? Elle avait de la chance d’être une femme de pouvoir, sans quoi il l’aurait à son tour envoyé paître avec une remarque bien sentie. « Fort heureusement, Baxter Madden a accepté sans que l’on ait besoin de trop le supplier. » La rancœur de Carson s’envola en un prénom. Il acquiesça d’un hochement de tête, promit de prendre grand soin des élèves ainsi que de ses collègues puis grimpa dans le bus qui n’attendait plus que lui pour démarrer.

Il sentit tous les regards se tourner vers lui d’un même mouvement et cela aurait mis n’importe qui mal à l’aise, mais pas lui, qui en avait l’habitude. Il salua quelques uns de ses élèves préférés – car, oui, il faisait dans le favoritisme, et alors ? – avant de rejoindre sa tête blonde de collègue favorite.
« Je déteste les lundis, je déteste les sorties scolaires, » marmonna-t-il en attrapant le sac de cette dernière pour le poser par terre et prendre place sur le siège ainsi libéré. Il lui sourit, ne pouvant la saluer d’un baiser sur la joue sans risquer d’éveiller des ragots chez les lycéens, avant de se retourner pour chercher du regard un certain professeur de mathématiques. Il ne le trouva pas au milieu de la cinquantaine d’élèves qui chahutaient et ce en dépit de sa tignasse pourtant reconnaissable entre mille. Dommage. « J’espère que tu es contente d’avoir à ton service pour la journée deux profs qui n’ont strictement rien à voir avec l’Histoire, » plaisanta-t-il en lui donnant un coup d’épaule complice, auquel la jeune femme ne répondit qu’avec un pâle sourire avant de reporter son attention sur la fenêtre. Voilà qui n’était pas très sympathique. Il ne chercha pour autant pas à creuser les raisons de son humeur distante, il serait temps d’en discuter plus au calme, sans oreilles curieuses pour les écouter. L’élève installé sur le siège parallèle au sien fut, à son plus grand soulagement, une meilleure compagnie que son amie puisqu’il lui posa tout un tas de questions à propos du derniers cours qu’ils avaient eu ensemble. En temps normal, Haynes était du genre à envoyer bouler les lèche-bottes mais les circonstances étaient spéciales, il ne tenait pas à subir la soupe à la grimace d’Analeigh durant l’ensemble du trajet. Celle-ci sembla toutefois renaître de ses cendres au moment où le bus s’arrêtait devant le musée. Les trois professeurs se retrouvèrent à l’avant du bus afin de prodiguer les consignes de sécurité et de savoir-vivre, que la blondinette insista pour dicter. Cela permit à Carson de descendre, Baxter dans son sillage, et de l’avoir pour lui durant quelques secondes. « Je promets que ce n’est pas moi qui ai avancé ton nom pour nous accompagner aujourd’hui, » sourit-il en jouant avec le col de sa chemise sans le quitter des yeux. La situation était quelque peu précaire entre eux, depuis quelques semaines, il était ravi à l’idée de passer un peu de temps « public » en sa compagnie, même si cela signifiait profiter de sa compagnie sans avoir l’occasion de le toucher ou de le regarder trop intensément.

Carson leva un visage lumineux sur Ana qui descendait enfin les marches du bus, suivie par l’attroupement d’élèves dont le comptage fut confié au mathématicien du lot.
« Mes élèves ont reçu comme instruction de se tenir à carreaux sans quoi les deux prochaines semaines seraient ponctuées de devoir sur table à chaque séance, ils n’ont donc aucun intérêt à se donner en spectacle ! » Il ne pouvait pas en dire de même pour les autres, qu’il ne connaissait pas. Sans doute une petite dizaine allait se faire remarquer, comme d’habitude, parce qu’ils étaient des jeunes et qu’il était bien impossible de les tenir, même avec toute la meilleure volonté du monde et des enseignants doués dans leur job. Un guide vint les accueillir à l’entrée du Chicago History Museum et Carson poussa un soupir de soulagement en voyant sa haute stature, au moins un qui ne se laisserait pas marcher sur les pieds et qui parviendrait à se faire entendre de tous les lycéens. « Il y a de quoi manger ou boire ? Je ne suis jamais venu ici et j’ai un petit creux, » annonça-t-il, plus à l’intention d’Ana qu’à celle de Baxter, puisqu’il n’était pas franchement un spécialiste des lieux non plus. Bien entendu, il n’allait pas abandonner ses deux collègues si tôt dans la visite, cela n’aurait rien de professionnel, mais il ne se sentait pas très bien. Il avait comme un creux à l’estomac, même s’il avait pris un petit-déjeuner avant de partir. Cela n’avait rien d’agréable. Mais ça devrait passer rapidement.
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Baxter Madden
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MessageSujet: Re: I want you so bad [R.]   I want you so bad [R.] Icon_minitimeMer 12 Juin - 19:02

I want you so bad [R.] 2monsxd

De toutes les personnes vivant à Chicago, Baxter devait très certainement être l'unique spécimen qui appréciait le premier jour de la semaine. Le week-end était certes très utile pour se reposer ou à l'inverse trouver du temps libre afin de s'occuper de soi-même. Cela était le cas pour la majeure partie de la population dite normale. La vision à ce sujet du jeune anglais avait changé depuis la dernière rentrée scolaire en date. Il lui semblait désormais légèrement pénible de passer ces deux jours chez lui, maintenant qu'il était célibataire. Car lorsqu'il se retrouvait dépourvu de tous projets, la même chose se produisait encore et encore. Il finissait seul dans son appartement silencieux et tournait en rond dans chacune des pièces tel un animal en cage. A n'en pas douter, Baxter Madden ne possédait aucunement une personnalité calme. Plutôt adepte du tempérament de feu, il n'aimait pas vraiment les activités reposantes – en dehors de la semaine – et mettait toute l'énergie possible pour se trouver constamment occupé et en mouvement. Pour de nombreuses occasions depuis plusieurs mois, ses plans du week-end dépendaient beaucoup du bon vouloir de son très cher ami et collègue, Carson, avec qui il passait assurément un temps certain. Si se voir en fin de semaine ne représentait pas grand-chose aux yeux des deux enseignants au début de l'année, désormais ils savaient parfaitement à quoi il fallait s'en tenir quand l'un recevait un appel de l'autre, même à une heure avancée de la soirée. Ils se montraient en règle générale aussi disponibles que possible pour l'autre et répondaient favorablement à la plupart des coups de téléphone. Il s'agissait là d'une vérité évidente pour tous les deux. Même si de temps en temps, Baxter aimait bien se jouer de lui en se faisant désirer un maximum. Mais cela allait sans doute de paire avec son désir de le rendre jaloux pour tester l'affection qu'il lui portait. Bien souvent ses efforts demeuraient vains et les résultats n'étaient pas bien glorieux, néanmoins cela ne le faisait nullement perdre espoir. Au contraire, naïf comme il était, il s'imaginait que Carson Haynes éprouvait des bribes de sentiments à son égard. Il fallait se rendre à l'évidence, son ami ne mentait pas du tout lorsqu'il lui disait ne pas être le genre d'homme qui se laissait aller à l'amour de manière générale et qu'il n'espérait rien de plus que le néant de leur relation. La réalité était difficile à admettre. Il peinait cruellement à avaler, de force, cette pilule bien trop grande pour sa pauvre petite gorge en mal d'amour. Et pourtant, oui pourtant, aujourd'hui il avait pris la sage décision de le laisser un peu tranquille avec toute cette histoire. Il se sentait enfin prêt à lui offrir la simplicité que le professeur de sciences désirait tant depuis le jour où tout avait changé entre eux. Finies les disputes inutiles. Adieu les querelles causées pour diverses raisons, principalement les émotions de Baxter ; donc fatalement idiotes. Deux semaines s'étaient écoulées depuis leur dernière entrevue corsée et pas un seul différend n'était à déclarer. Il essayait difficilement de changer pour le bien de leur amitié mais surtout pour lui faire plaisir. Ce n'était visiblement pas évident mais une ordonnance pour quelques cachés destinés à calmer son stress trop grand et ses sautes d'humeur avait su faire des miracles. Bien sûr, c'était loin d'être la solution à tous ses problèmes mais pour l'heure, elle en réglait pas mal alors il préférait rester sur cette lancée, au moins jusqu'aux grandes vacances.

Arrivé à l'heure – en avance même – au lycée pour la sortie scolaire, il resta à l'extérieur pour fumer une cigarette, peut-être deux d'ailleurs, le temps d'attendre le bus. Une fois tout le beau monde présent sur le parking, il prit place sur un siège vers l'arrière du car et se retrouva bien vite entouré de tous les élèves participant à l'escapade. Cela ne le dérangea absolument pas car il effectua le trajet auprès d'un petit groupe d'étudiantes qui lui parlèrent durant tout le parcours en transport ; le faisant même oublier un court instant ses autres collègues pourtant présents dans le même bus. Il quitta ses quelques protégées lorsqu'ils arrivèrent à destination et descendit du bus à la suite de Carson.
« Je te crois, » lâcha-t-il dans un petit rire cristallin. « Qui voudrait supporter ma présence plus que le temps des pauses au lycée ? » Énonça-t-il comme si l'idée de passer du temps avec lui toute une journée était ridicule. Après avoir compté l'ensemble des élèves et vérifié que le nombre correspondait à celui qu'il avait inscrit avant de partir sur une feuille jointe aux nombreux documents qu'il détenait concernant la sortie, il serra sa pochette cartonnée sous son bras pour libérer l'une de ses mains. Il fouilla brièvement dans son sac et fourra rapidement, mais surtout en silence, une barre de céréales dans la main de Carson quand celui-ci réclama déjà à manger. Le guide prit alors la parole pour tous, énumérant les quelques consignes primordiales à respecter une fois dans le musée et faisant l'inventaire de tout ce qu'ils allaient voir aujourd'hui. Baxter profita de ce petit moment pour disparaître à l'arrière du groupe, qui se mit par ailleurs aussitôt en marche dès que l'homme les invita à le suivre à l'intérieur. Il ignorait encore si accepter d'encadrer cette visite était une bonne idée mais il était certain de le découvrir très prochainement.

« Je suis contente que vous soyez venu avec nous aujourd'hui Mr Madden, » lança une petite voix fluette à ses côtés. Il baissa alors le regard vers son interlocutrice et sourit largement en reconnaissant une élève de dernière année qui suivait ses cours, extrêmement petite de taille, ce qui lui permettait de se sentir un minimum grand. Autant dire que ce n'était pas tous les jours le cas parmi ces sportifs géants qui le dépassaient presque tous de deux têtes. « C'est gentil, Kimberly. » souffla-t-il avec douceur, le regard plissé dans une expression gentille. Il réajusta ses lunettes sur le haut de son nez, plus dans un geste instinctif qu'une nécessité, et resserra même sa cravate déjà mise correctement. Peu importait la situation ou le cadre dans lequel il se trouvait, lorsqu'il endossait le rôle d'enseignant Baxter revêtait toujours ses petits costumes personnels faits sur mesure. Ses yeux observaient discrètement les élèves près de lui tandis que ses oreilles écoutaient à peine ce que le guide racontait. Nul besoin de se tenir à l'avant, il n'était là que pour les aider à encadrer les lycéens et non s'instruire avec eux. De plus, à cause de la matière qu'il enseignait il était plutôt mal placé pour les orienter à travers le musée. Il n'était même pas dans son pays en plus de cela. A part son statut qui le différenciait des autres individus présents autour de lui, on pouvait clairement dire que lui aussi se promenait tel un touriste entre ces imposants murs. Par conséquent, sa place était à l'arrière. Une réflexion à laquelle il avait pensé lui seul.
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MessageSujet: Re: I want you so bad [R.]   I want you so bad [R.] Icon_minitimeJeu 20 Juin - 13:05

L’enseignante avait souhaité durant tout le week-end avoir une distraction et ne plus penser à toute cette situation avec son petit ami et ce n’est qu’en donnant les instructions à ses élèves en les informant qu’ils avaient tout intérêt à se tenir correctement qu’elle réalisa qu’il s’agissait là d’une distraction parfaite : surveiller les élèves. Mais surtout chercher celui ou celle qui jouerait au plus malin en essayant de se faire remarquer, voilà qui allait égayer son lundi. En effet la demoiselle prenait un malin plaisir à gentiment torturer ses élèves, ce n’est pas très glorieux certes, mais elle se rassure en se disant qu’elle ne s’en prend jamais aux petits innocents ou à ceux qui semblent fragiles. Non, son truc était plutôt les sportifs ou les petits rigolos. Devoirs supplémentaires, heures de colles, elle devait être sans aucun doute celle qui en distribuait le plus et pourtant sa popularité auprès des jeunes était toujours là. Même elle ne comprenait pas vraiment comment une telle chose était possible vu sa mauvaise humeur constante. Il faut dire que depuis environ un an, l’enseignement ne semblait plus vraiment lui convenir. A ses débuts, chose encore récente étant donné qu’elle n’avait pas encore trente ans, tout était excitant, elle se souvenir encore de son premier cours où elle avait fait preuve d’enthousiasme mais après plusieurs mois à ce rythme, à toujours chercher à motiver les élèves elle avait commencé à se fatiguer et les élèves n’étant jamais très réceptifs à ses discours elle avait soudainement l’impression de parler à un mur et petit à petit sa passion pour ce métier l’avait lâchée. Elle se souvenait encore de la première fois où elle s’était énervée contre un élève, Dylan, un joueur de football – évidemment, un sportif – et du bien qu’elle avait ressenti. C’est à ce moment là qu’elle s’était clairement dit ‘je ne suis pas faite pour ça’. Mais, bien sûr, elle n’avait pas démissionné parce que, que pouvait-elle faire d’autre ? Ana se sentait coincée.
Et en entrant dans le musée avec toute la petite troupe elle pensa ‘peu importe si on en perd un.’ C’est sûr, elle ne serait pas prof de l’année, pas avec cette attitude.
 
Mais il y avait un point positif dans cette sortie, elle était accompagnée de Carson, l’une des rares personnes qu’elle appréciait dans ce lycée. La blondinette s’en voulait d’ailleurs un peu – beaucoup- de ne pas avoir profité du voyage en bus pour discuter avec lui. Non, mademoiselle avait décidé de bouder. Idiote. Mais désormais elle n’allait plus le lâcher, elle était bien décidée à confier ses élèves au guide et à traîner à l’écart avec son cher ami. Puis Ana se retourna et vit le troisième professeur à l’arrière. Pendant un instant elle avait presque oublié Baxter Madden, ou bien peut être était-ce lui qui tentait de se faire oublier. Les choses s’étaient arrangées entre eux, on ne pouvait toujours pas les qualifier de meilleurs amis du monde mais au moins Ana ne se sentait plus obligée de soupirer et de lever les yeux au ciel en sa présence. Désormais, ils se saluaient chaleureusement, il y avait même eu des conversations agréables et elle regrettait d’avoir été aussi désagréable envers lui. Il était charmant. Et d’ailleurs, la jeune femme était sur le point de l’inviter à venir à se joindre à Carson et elle mais elle posa les yeux sur son grand collègue et réalisa qu’elle le voulait pour elle toute seule. Elle avait envie de lui parler, de Daniel ou de n’importe quoi, mais elle avait juste besoin d’être avec lui. Poussant un soupir en écoutant le guide parler – elle connaissait le discours par cœur, deux années de suite qu’elle venait dans ce musée. Guide différent, même discours – elle regretta ne pas pouvoir se retrouver seule avec Carson. A moins que…Ana venait de remarquer une pièce en pleine rénovation. Bien.


Elle eu un léger sourire et se concentra vers ses élèves. Un timing parfait puisqu’elle pu constater qu’un de ses élèves – qu’elle ne pouvait supporter – était en train de taquiner une autre de ses élèves. Elle se dirigea vers eux et se mit à tirer l’adolescent par l’oreille comme un petit garçon ce qui ne manqua pas de faire rire ses camarades. Analeigh l’emmena vers Baxter. «Pourrais-tu le garder avec toi et faire en sorte qu’il écoute ? » La jeune femme lui avait fait cette demande de manière polie, et avait même décroché un sourire. «En fait, je te laisse te charger du groupe pendant quelques minutes, j’ai besoin de voir quelque chose avec Carson… » elle laissa le professeur de mathématiques, ne lui laissant pas le temps de répondre oui ou non, elle retourna auprès de Carson, passa son bras autour du sien et l’entraîna vers la pièce en rénovation. Là où ils seraient tranquilles. Pour…Quoi, exactement ?


La professeure ne savait pas franchement ce qu’elle voulait de son ami et collègue, alors elle resta plantée devant lui à se mordiller la lèvre. «Je … » commença-t-elle avant de se taire et de le fixer. Que lui voulait-elle en fin de compte ? Lui parler de l’éventuelle rupture avec son petit ami et ensuite quoi ? Il allait lui dire qu’il était désolé ? Non ce n’était pas ce qu’elle voulait. Elle ne savait pas. Alors sans réfléchir une seconde de plus elle se jeta au cou de Carson et se mit alors à l’embrasser. Tout ce qu’elle avait eu envie de faire depuis qu’elle l’avait rencontré. Un baiser passionné qui allait sans doute suffire à faire comprendre définitivement à son ami qu’elle attendait bien plus qu’une relation amicale …


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Carson Haynes
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MessageSujet: Re: I want you so bad [R.]   I want you so bad [R.] Icon_minitimeDim 23 Juin - 21:59

Carson était un scientifique, pragmatique de nature et qui ne croyait pas au vaudou ou au surnaturel. L’idée que la sensation étrange dans son ventre puisse venir d’un mauvais pressentiment ne lui effleura pas l’esprit. Il s’imaginait qu’il s’agissait d’une réaction à un lait un peu tourné dans son café matinal, à un effet secondaire du léger stress induit par son arrivée tardive au boulot, quelque chose de rationnel, qui prenait source dans son organisme, et non dans sa tête. Il jugea préférable de l’oublier, de se focaliser sur autre chose ; ce qui tombait plutôt bien puisque les distractions ne manquaient pas, dans le musée, entre les élèves, les diverses présentations et ses deux collègues. Il reçut de la part de Baxter une barre de céréales, ce à quoi il ne s’attendait pas le moins du monde et il n’eut guère l’occasion de le remercier que déjà le professeur de mathématiques s’éloignait. Il ne comprenait plus ce qui se passait entre eux depuis plusieurs jours, un fossé s’était creusé et Carson avait arrêté d’essayer de sauter par-dessus, il se contentait de le regarder de l’autre côté, sans savoir si un pont serait un jour reconstruit. Il le souhaitait, du plus profond de son âme, toutefois il ne pouvait forcer Baxter à rester en sa compagnie, il avait compris que ce qu’il partageait ne lui faisait pas que du bien. C’était pour cette raison qu’il respectait les distances instaurées par le professeur de mathématiques, qu’il n’entretenait avec lui que des discussions badines et qu’il ne se plaignait pas de la passion perdue lors de leurs ébats nocturnes. Il n’avait aucune raison de lui en vouloir pour cela, pas après avoir réclamé explicitement de ne plus s’investir sentimentalement dans leur relation. Il récoltait les fruits de ce qu’il avait semé. Si l’un de ses collègues ne voulait pas de sa compagnie, l’autre, heureusement, se chargeait de compenser, remettant un peu de baume au cœur de Carson qui commençait à se sentir comme le vilain petit canard de la bande. Pour la première fois depuis longtemps, il s’interrogea sur le lien qui unissait ses deux camarades. Il savait qu’un grand froid s’était installé entre les deux à la rentrée, l’arrivée du nouveau venu n’ayant pas été du goût de la blondinette pour une raison qui dépassait l’entendement de Haynes. Cependant, ils semblaient entretenir des relations cordiales depuis lors. Il préférait qu’il en fût ainsi, il aurait détesté avoir à choisir entre l’un et l’autre, étant donné les places particulières qu’ils tenaient respectivement dans sa vie.

Perdu dans ses pensées et pas le moins passionné par ce que racontait le guide, Carson jouait avec la friandise désormais dans sa poche sans se rendre compte de ce qui était en train de se dérouler à moins d’un mètre de lui.
« Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de… » Analeigh ne lui laissa pas l’opportunité de poursuivre, elle avait clairement une idée derrière la tête et il était bien placé pour savoir que ces dernières étaient indélogeables. Il n’aimait certes pas les sorties scolaires, mais de là à abandonner toute la troupe d’élèves, elle allait un peu trop loin et il ouvrit la bouche pour lui faire part de ses soucis, sauf qu’encore une fois, elle l’empêcha d’aller jusqu’au bout de sa pensée. « Qu’est-ce qui se passe, Ana ? » Sa voix était inquiète, il ne l’avait jamais vu agir de la sorte, il craignait que quelque chose de grave fût arrivé, qu’elle n’osait lui faire part de problèmes personnels, et il posa une main sur son bras pour lui indiquer qu’elle n’avait pas à avoir peur. Qu’elle pouvait tout lui dire. Il ne craignait pas les mots, en effet, mais il avait toutes les raisons du monde à craindre ce qui n’allait pas tarder à suivre. Mille et une questions se bousculèrent dans sa tête, il imagina le quotidien d’Ana, ce qui avait pu lui arriver, et il n’eut encore une fois pas la réactivité nécessaire pour contrer son mouvement en avant. Leurs lèvres entrèrent en contact sans qu’il ne pût rien faire pour les en empêcher. Il n’avait pas embrassé de femme depuis l’époque où lui-même avait été sur les bancs du lycée, ce qui correspondait à une autre vie tant d’années et de conquêtes s’étaient écoulées depuis. S’il était des plus étranges, l’échange n’avait rien de désagréable, sa bouche avait bon goût et il se surprit même à fermer les yeux durant un quart de seconde pour en profiter. L’instant dura un peu trop longtemps, et Carson se détesta pour cela, car il avait conscience de donner de fausses idées à son amie en agissant de la sorte. Il s’était montré égoïste pendant une minute de trop, recevant l’affection de la jeune femme alors qu’il savait parfaitement que cela ne mènerait nulle part, juste parce qu’il ne s’était pas senti véritablement désiré depuis un peu trop longtemps à son goût.

« Non, non, non, » souffla-t-il avec précipitation en plaçant ses deux mains au niveau de ses épaules pour l’éloigner de lui. Il poussa un long soupir frustré en secouant la tête. « On ne peut pas faire ça, voyons. Nous sommes amis et il y a Daniel et Ba… » Il se racla la gorge, se rendant compte de ce faux pas qui aurait pu lui être fatal. « Et il y a Baxter juste à côté avec les élèves, qu’est-ce qu’ils diraient ?! » Il leva une main à sa poitrine, dans laquelle son cœur battait la chamade alors que son estomac sembla se retourner à l’intérieur de son ventre. Il avait une bonne idée d’où provenait sa douleur, désormais. Il passa sa langue sur ses lèvres, qui portaient encore l’arôme d’Analeigh, et glissa une main dans les cheveux dorés de cette dernière, lui remettant une mèche derrière l’oreille. Il n’avait aucune parole pour elle, il était incapable d’articuler une réponse, une interrogation ou la moindre onomatopée. Il était perdu, purement et simplement, et il semblait figé dans le temps même si le duo n’avait disparu de la grande salle du musée que depuis trois minutes à peine. Il aurait souhaité ne jamais avoir pris part dans cette aventure, il voulait revenir en arrière, refuser et ainsi vivre un lundi comme les autres. Loin de tout drame. Loin des femmes et de leurs états d’âme. Loin de son secret qui menaçait d’être révélé au grand jour plus le temps passait. Il ne voulait pas être démasqué, il ne voulait pas plaire aux mauvaises personnes, il aimait bien la vie à Chicago, y renoncer n’était nullement dans ses plans. Pourquoi Ana devait-elle menacer son quotidien tranquille après toutes ces années d’amitié ? Et surtout, pourquoi maintenant ?
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Baxter Madden
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MessageSujet: Re: I want you so bad [R.]   I want you so bad [R.] Icon_minitimeJeu 11 Juil - 19:20

Dans un léger bâillement qu'il tenta vainement de dissimuler, Baxter détourna la tête un quart de seconde de la joyeuse petite troupe, mettant sa main devant sa bouche tandis que Kimberly se tenait toujours à ses côtés. Il ne comprenait d'ailleurs pas bien pourquoi l'adolescente restait aussi proche de lui alors que toutes ses amies se tenaient plus haut dans le rang, à l'avant. Il ne chercha pas non plus à le découvrir car cela ne l'intéressait pas plus que cela, tout comme son intérêt ne semblait vouloir se porter sur rien ni personne. Pas même le guide, pas même ses collègues, pas même les élèves qui chahutaient, pas même le décor ou les objets anciens, rien. Il était physiquement là alors que son esprit vagabondait loin, très loin du musée. Analeigh choisit ce moment de tranquillité – pour lui – pour lui demander un petit service qu'il ne comprit et réalisa qu'à l'instant où cette dernière disparut quelques mètres plus loin en compagnie de Carson, derrière une imposante bâche qui démontrait clairement que les lieux étaient en rénovation. C'était d'ailleurs explicitement écrit noir sur blanc mais la jeune femme devait probablement savoir ce qu'elle faisait. Seulement, avait-elle véritablement besoin de se cacher dans un lieu pareil pour « voir » quelque chose avec son meilleur ami ? « Je.. » articula-t-il lentement avant d'étouffer le reste de ses pensées dans une petite toux forcée. « Monsieur, j'ai rien fait je vous le jure ! » se défendit aussitôt l'élève en question qu'elle venait de lui confier. Le professeur de mathématiques leva les yeux vers le jeune homme et soupira lentement alors que Kimberly changeait de place après avoir été bousculée par son camarade, pour se placer de l'autre côté de son enseignant. Elle n'était pas méchante, plutôt bonne élève même, mais plus le temps passait plus il avait l'étrange impression qu'elle allait le tenir par le bras. Il ne s'agissait là que d'une sensation irréfléchie mais l'adolescente lui tournait tellement autour qu'il ne serait pas étonné de la voir partager son siège au retour dans le car. « Je sais, Mason. » dit-il finalement en incitant l'élève à se réinsérer dans le groupe mais avec d'autres personnes. « On ne faisait que chahuter et puis c'est ma petite copine. » Le petit anglais se racla une nouvelle fois la gorge dans un petit hochement de tête, remuant sa main pour lui dire de passer outre. « Je suis ravi de l'entendre mais si tu souhaites retourner au lycée sans heure de retenue, je te conseille de garder le silence jusqu'à la fin de la visite, d'accord ? » L'élève soupira grossièrement en traînant les pieds jusqu'à d'autres garçons de sa classe auprès de qui il resta.

« Je reviens tout de suite, » informa-t-il la jeune fille près de lui alors qu'il s'éloignait déjà de plusieurs pas, pour ne pas être suivi. Ses fines jambes le conduisirent jusqu'à la cachette de ses deux collègues mais sans savoir pour quelle raison, sans doute poussé par une curiosité malsaine, il décida de s'arrêter à l'entrée de la pièce pour les observer. Son but premier n'était pas de les surprendre ou les espionner, il voulait simplement faire une entrée discrète. Quelle grossière erreur cela représenta. Il n'avait pas fait un pas vers eux que déjà la jeune femme se jetait au cou de Carson dans un mouvement beaucoup trop rapide à son goût. Peut-être était-ce parce qu'il ne s'y attendait absolument pas mais la scène qui se déroulait sous ses yeux le laissa pantois, la bouche mi-ouverte comme devant un spectacle improbable. Figé sur place, ses oreilles furent bien incapables d'écouter ce que son ami avait à dire sur ce qui venait de se produire. A dire vrai, les sons qui sortaient de sa bouche ne ressemblaient ni plus ni moins qu'à un brouhaha très lointain et indistinct, comme s'il était complètement sonné. Le choc était immense et le dégoût certainement plus grand encore. Le peu d'éléments qu'il avait en main l'empêchait d'analyser correctement la situation, par conséquent il devait se fier à son instinct et à ce que ses yeux pouvaient voir, tout simplement. Ce n'était guère plaisant pour lui. A quoi jouaient-ils ? Non, à quoi jouait-IL ? Pensait-il pouvoir se découvrir des penchants bisexuels du jour au lendemain ? Ou bien était-il déjà passé par-dessus toute la population homosexuelle de la ville, ce qui l'obligeait à se rabattre sur les femmes ? Répugnant. Infecte. Il en avait la gerbe. Vraiment. Sans exagérer, il pouvait sentir des remontées acides lui brûler la gorge. Le professeur de sciences le décevait grandement, ce n'était même plus explicable à ce stade. Durant les plusieurs mois où il se voyaient régulièrement, Carson n'avait cessé de lui répéter qu'il ne souhaitait pas le voir à l'extérieur, pour une raison qu'il n'avait pas besoin de citer car il la connaissait très bien. Depuis qu'ils se connaissaient, il avait toujours respecté son silence et sa discrétion. Et que faisait-il aujourd'hui ? Il batifolait dans un coin sombre avec une collègue comme un vulgaire adolescent ? C'était pathétique d'une part parce qu'il valait mieux que cela mais surtout car il agissait contre sa nature première et ses véritables attirances. Baxter était sans aucun doute un brin paranoïaque mais il ne pouvait s'empêcher de penser que toute cette mascarade était indirectement dirigée  contre lui. Contre ses choix de vie ? Contre sa bisexualité. Contre tout ce qui le caractérisait. Pourquoi elle, songea-t-il fortement en s'enfonçant un peu plus dans la salle. Devait-il comprendre qu'elle valait bien plus aux yeux de l'enseignant ? Méritait-elle le risque qu'ils avaient tous les deux pris en se comportant de manière aussi puérile ? Peut-être que cela ne dérangeait pas Monsieur Haynes car il s'agissait tout simplement d'une femme et que cela ne ferait pas de mal à son image d'être surpris au bras d'une demoiselle ? Si tel était le cas, il trouvait cela bien bas venant de sa part. Était-il prêt à tout pour sauver sa foutue couverture d'hétérosexuel qu'il mourrait d'envie de piétiner à coups de pieds violents ? « Visiblement être la meilleure amie de Carson Haynes apporte bien des avantages. » lança-t-il d'une voix faible pour faire remarquer sa présence. Analeigh ne réalisera sans doute pas le gros sous-entendu mais le regard noir explicite et lourd de sens qu'il adressa ensuite à son voisin suffisait à se faire comprendre de ce dernier. « Quand vous aurez fini de flirter, vous viendrez nous rejoindre dans la salle de projection au bout du couloir. Le guide veut montrer une vidéo aux élèves. » Il esquissa un sourire forcé qui déteignait avec le ton sec qu'il avait employé juste avant et tourna aussitôt les talons, dégommant presque la bâche en partant pour se frayer un chemin de l'autre côté, à la lumière du jour. Là où des visions d'horreur ne risquaient pas de venir perturber son sommeil de la nuit prochaine.
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MessageSujet: Re: I want you so bad [R.]   I want you so bad [R.] Icon_minitimeMar 16 Juil - 15:13

C’était le moment qu’elle avait attendu depuis plusieurs mois, celui où elle serait enfin libre de révéler ses sentiments à son collègue et ami. Oui, ce moment elle l’avait prévu depuis un certain temps, même si au fond elle ne faisait que l’imaginer et ne pensait pas vraiment qu’elle le ferait réellement un jour, et encore moins ici, dans un endroit sombre qui sentait un peu trop la peinture et à la va-vite. Non, c’était décevant. Cela n’était peut être pas forcément évident au premier coup d’œil – ni même quand on la connaissait un peu plus à vrai dire – mais Ana était en réalité une grande romantique. Elle rêvait de grandes déclarations comme dans les films, le tout dans un cadre idyllique et avec si possible un peu de musique en fond. C’était le minimum pour avouer son amour pour quelqu’un, non ? Mais elle était réaliste, elle ne vivait pas dans un film et elle ne ressemblait surtout pas à une héroïne, alors elle devait se contenter d’une réalité peu sympathique. L’absurdité de la situation ne l’avait pas encore frappée, traîner Carson dans ce coin en rénovation lui semblait être la meilleure idée qu’elle n’ait jamais eue, sur le coup. Elle voulait surtout se prouver qu’elle pouvait rebondir après cette espèce de rupture avec son petit ami…Oui, elle avait bêtement cru que dévoiler ses sentiments là tout de suite serait la meilleure chose à faire. Et dans son scénario elle s’était prise à rêver qu’il partageait en fait les mêmes sentiments et alors…Alors tout serait parfait, leur relation serait sans doute étrange au début, le fait de travailler ensemble, mais les choses finiraient par s’arranger…Alors, oui, cette avec cette idée en tête qu’elle avait abandonné les élèves et Baxter. Ce qu’elle pouvait être stupide d’y croire.


Et ce baiser…Ce n’était pas ce qu’elle avait imaginé. Elle avait eu le culot de ne rien annoncer et d’y aller franchement, les actions valaient toujours mieux que les mots. Ou pas. C’était ce qu’elle était en train de se dire alors qu’elle échangeait son premier baiser avec Carson, mais quelque chose n’allait pas, elle ne ressentait rien, pas de petite étincelle mais peut être devait-elle mettre ça sur le compte de la surprise. Il était surpris. Elle tentait encore d’y croire mais au fond elle savait, quelqu’un qui partage la même envie ne vous embrasse pas...Comme ça. Il n’empêche qu’elle fut vexée lorsqu’il la repoussa. Il ne pouvait pas faire ça, ils étaient amis. Excuses bidons. Et Daniel ?
«C’est fini avec Daniel… » lâcha-t-elle doucement, sachant pertinemment que cette information ne changerait rien. Elle ne savait pas comment réagir, néanmoins lorsqu’il remit une de ses mèches en place elle ne pu s’empêcher de repousser assez violemment son collègue. «Ne me touche pas… » lança-t-elle assez froidement avant de croiser son regard et d’ajouter «…S’il te plaît, ne fait pas ça. » Mais pas le temps d’avoir des explications – et pourtant elle en avait besoin, elle était toujours dans le flou, elle savait à cet instant qu’il ne ressentait pas la même chose qu’elle, elle pouvait le sentir. Mais elle avait besoin d’en savoir plus – Que Baxter Madden eu la bonne idée d’intervenir. Il avait trouvé la cachette des deux professeurs et n’était visiblement pas ravi, comment pouvait-elle lui en vouloir, elle l’avait laissé seul là-bas. Elle n’écouta pas de manière attentive ce qu’il avait à dire, mais elle hocha tout de même la tête pour montrer qu’elle avait entendu. Une histoire de vidéo. Oui, elle devait vite retrouver son rôle de professeur, mais elle avait besoin d’une minute ou deux afin de se remettre. Baxter, lui, avait déjà filé.

Ana se retrouva donc seule avec Carson, situation qui aurait plu à l’enseignante auparavant mais désormais il n’y avait plus qu’un grand malaise entre eux. Et pour éviter d’avoir des explications plus claires et surtout de savoir clairement qu’il n’était pas intéressé (elle ne voulait pas savoir) elle préféra prendre l’initiative de parler en premier
«Je… » suis désolée pensa-t-elle «J’ai compris, ne te fatigue pas. » fit-elle finalement en haussant les épaules et en évitant soigneusement son regard. Ce n’était pas ce qu’elle avait prévu de lui dire, elle voulait lui dire qu’elle était désolée de s’être jetée sur lui comme ça mais elle n’en fit rien. Elle n’ajouta rien de plus et se remit doucement en chemin vers les élèves.


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MessageSujet: Re: I want you so bad [R.]   I want you so bad [R.] Icon_minitimeMar 23 Juil - 21:03

Aussi déplaisante pouvait être la situation dans laquelle Analeigh venait de l'embourber, Carson n'était pas au bout de ses peines ; de cela il ne tarderait pas à se rendre compte. Il cherchait encore à trouver les mots adéquats pour expliciter son geste, pour lui indiquer les raisons de son refus de s'ouvrir physiquement à elle, mais la jeune professeur ne lui rendait guère la tâche aisée en décidant de lui en vouloir à mort alors qu'il n'avait encore rien fait, ou dit. Si elle le repoussait d'ores et déjà, qu'en serait-il s'il lui annonçait la vérité sur lui, qu'il faisait le jour sur son plus grand secret. A y songer, s'il existait une personne dans tout Chicago qui méritait d'être dans la confidence, c'était bien celle qu'il considérait comme sa meilleure amie – dans le sens adulte du terme, celle dont il appréciait la compagnie de façon générale, celle qui l'agaçait le moins au quotidien – et qui tenait ce titre depuis plusieurs années maintenant. Après tout, l'amitié, la véritable, était bien synonyme de confidences, de partage. Il avait suffisamment côtoyé d'adolescents au cours de sa carrière pour connaître les bases de cette émotion que chacun se devait de connaître afin de s'épanouir. Cependant, Ana et lui avaient beau s'entendre comme larrons en foire, posséder des tas de points communs et adorer se moquer de la « populace » dans toutes les situations, ils n'étaient pas suffisamment proches pour ce genre de révélations. La preuve, elle-même ne lui confiait que maintenant que sa relation avec Daniel avait pris fin, alors qu'il s'agissait d'une pierre angulaire de son existence, il était son pilier depuis des années et Carson avait cru qu'entre elle et lui, ce serait pour la vie – alors que, bon sang, il ne croyait pas une seule seconde à cette utopie de l'Amour avec un grand A. Au-delà de cela, Haynes ne lui accordait qu'une confiance limitée, il ne pouvait se permettre de poser sur ses épaules le fardeau de son secret, il n'avait pas envie qu'un jour elle le trompe en lâchant le morceau. Il ne pourrait se pardonner de devoir l'effacer de sa vie, elle lui était bien trop précieuse, même s'il ne lui avouait jamais assez. « Ana..., » souffla-t-il d'une voix faible, impuissante, tandis qu'elle le forçait à s'éloigner d'elle alors qu'il souhaitait seulement rendre le moment moins gênant pour tous les deux. Il n'avait pas envie que cette incartade n'entache leur amitié, mais force était de constater qu'Ana voyait les choses différemment et que ses non répétés lui restaient en travers de la gorge. Voilà qui était fâcheux.

Toutefois, les tourments de Carson étaient loin de prendre fin. Au contraire, il ne faisait que commencer, comme lui indiqua la voix qui s'éleva dans son dos, hérissant d'un coup tous les poils de ses bras de surprise, non, de choc. La bouche entrouverte, incapable d'articuler une seule réplique, le professeur de sciences fut contraint de recevoir le regard noir de son collègue accompagné de sa remarque cinglante sans pouvoir se défendre. Bordel, qu'avait-il fait de si terrible, récemment, pour recevoir ce tas de merde sur le coin de la figure ? Connaissant Baxter comme il le faisait, ce dernier devait déjà être en train de se monter le scénario le plus farfelu, dans lequel il tenait bien entendu le rôle du plus gros salauds que cette planète ait jamais porté. En temps normal, il n'aurait pas discuté ce fait – il cultivait cette carapace d'enfoiré de la pire espèce dans bien des domaines – mais ce jour-là, il refusait d'endosser cette responsabilité. Il n'y était pour rien, il était innocent, il n'avait pas cherché Ana, il ne lui avait jamais donné de faux espoirs, il n'avait par ailleurs pas une seule fois imaginé qu'elle pouvait ressentir pour lui autre chose qu'une forte complicité. Quel était le problème de ces gens, dernièrement, qui faisaient la queue pour, soi-disant, tomber amoureux de lui alors qu'il n'avait rien demandé à personne ? Il n'était pas fait pour rendre un conjoint heureux, il n'était pas dans ses intentions et encore moins dans ses projets de se mettre en couple avec quelqu'un, cela se voyait dans son attitude comme le nez au milieu de la figure. Il ne put même pas répondre à Baxter – qu'aurait-il pu dire, de toute façon ? - que ce dernier repartait auprès des élèves aussi rapidement qu'il était arrivé. Voilà qui limitait les explications pour le moment, mais qui ne jouerait pas en sa faveur quand viendrait l'heure du règlement de comptes qui ne tarderait pas. Comme s'ils avaient besoin de ça en ce moment.


« Ana, » répéta-t-il, tel un disque rayé. Il lui était impossible de prononcer autre chose, personne ne lui offrait sa chance. Ses deux amis estimaient être en mesure de le juger alors qu'aucun ne possédait la totalité des pièces du puzzle ; ils n'en avaient que des bribes, des échantillons, et pourtant ils ne se gênaient pas pour le traiter silencieusement de tous les noms. Il n'était pas paranoïaque, il ne se faisait pas des idées, il les connaissait tous deux assez pour s'en rendre compte. Leurs regards ne trompaient pas. S'il en avait déjà reçu plusieurs de ce genre de la part de Baxter depuis qu'ils se côtoyaient de façon intime, c'était bien la première fois qu'Analeigh le fixait avec autant de déception dans ses yeux clairs. Il ignorait ce qui lui faisait le plus de mal. Cependant, il n'avait pas l'occasion de se perdre dans ses pensées, il avait du travail et il n'avait que trop manqué à celui-ci, certes contre son gré. Désormais seul dans cette pièce en rénovation, il entendit quelqu'un l'appeler un peu plus loin mais il ne s'éternisa pas pour se faire virer, il suivit les traces de ses deux collègues et retourna auprès du groupe d'élèves qui était dissipé. Il en rappela deux ou trois à l'ordre avant de pénétrer dans la salle de projection, cherchant du regard ses collègues qui n'avaient, évidemment, aucun désir de le voir ou de s'approcher de lui. Il s'installa donc sur la place restante, entre deux de ses étudiants bavards, et sortit, malgré l'interdiction placardée au mur, la barre de céréales de sa poche pour la grignoter sans prêter la moindre attention au film. Il en fut de même pour le reste de la visite, qu'il survola en préférant se focaliser sur la surveillance et sur des petites discussions insignifiantes avec les adolescents, pour ne plus penser à ce qui venait de se dérouler. Il aurait plus que le temps nécessaire pour ce faire quand il serait seul chez lui, quelques heures plus tard.

[TOPIC TERMINÉ]
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